Le cercle de pierres du Petit Saint Bernard
Un cromlech au col du Petit Saint Bernard ?
Un cercle de pierres d’environ 75 m de diamètre, implanté au col, apparaît à la limite actuelle de la France et de l’Italie. Il est fait d’une cinquantaine de pierres dont certaines sont dressées (une trentaine environ), d’autres sont couchées (20 environ). Elles dépassent du sol d’à peine 50 cm généralement, une seule pierre s’élevant à 80 cm.
Il n’y a pas de recherche d’unité car les formes sont très variées.
Et les fouilles archéologiques récentes montrent que généralement les pierres sont peu enfouies dans le sol et ne possèdent pas de fondations organisées comme en ont rendu compte Pierre-Jérôme Rey et ses collaborateurs en 2012 [Bulletin d’Etudes préhistoriques et archéologiques alpines. Société Valdôtaine de Préhistoire et d’Archéologie, XXV-XXVI, Aoste 2014-2015, p. 163-190].
En outre, toutes les pierres ont une origine locale. Il n’y a pas eu de transport sophistiqué. Il s’agit de blocs de grès sombres, peu déformés, en tous points semblables à ceux que l’on peut observer dans le versant Est du col, versant d’ailleurs en partie tassé.
Géologiquement, les blocs de grès extraits du versant appartiennent à ce que l’on appelle la Zone Houillère briançonnaise.
De leur association à des schistes sombres à noirs, ils confèrent aux versants des teintes très foncées. On retrouve ici, aux dimensions près, les mêmes matériaux que ceux qui constituent les murgers, plus bas dans les versants, au niveau des zones cultivées.
Grès et schistes étaient initialement des sables, des graviers et des argiles déposés il y a environ 300 millions d’années dans un environnement de marais, de lacs et de torrents.
On retrouve ainsi, dans les schistes sombres de très belles empreintes de plantes et notamment de fougères. (Cf. la carte géologique de la France, feuille Sainte Foy Tarentaise, n°728.)
Mais revenons au cercle de pierres : pourquoi un telle réalisation ?
La question n’est pas totalement résolue comme l’a précisé Pierre-Jérôme Rey.
Toutes les recherches entreprises jusqu’à ce jour n’ont pas permis de démontrer clairement l’origine très ancienne du monument. De nombreux éléments accréditent de plus des restaurations multiples, récentes pour certaines, postérieures en tous cas à 1930. Finalement, les archéologues s’accordent à penser que le cercle de pierres pourrait être contemporain de la réalisation de la route sarde et qu’il aurait 300 à 400 ans.