Passage du glacier
Une belle moraine est visible en ce moment au Chatelard.
L’impressionnante excavation faite au Chatelard le long de la route menant à La Combaz via l’école du Chantel a dégagé un très bel affleurement. Bien que partiellement occupée par des engins de chantier aujourd’hui, cette fouille de grande taille a permis de voir facilement, sous une faible tranche de sol, un ensemble gris-bleu : la moraine.
Il s’agit de dépôts d’origine glaciaire que l’on nomme tills.
Ils témoignent donc du passage d’un glacier.
Aujourd’hui disparu, ce glacier devait être à l’image de ceux qui existent encore dans les Alpes actuellement (voir l’émission C’est pas sorcier – Recul des glaciers).
Les tills qui constituent la moraine se reconnaissent au moins à trois caractères :
- tout d’abord la moraine n’est pas du tout stratifiée comme on peut le voir sur la photo de détail plus haut ;
- ensuite, les galets qu’elle contient ont une forme en « fer à repasser » très caractéristique ;
- enfin, ces galets portent parfois des stries, dites stries glaciaires.
On notera de plus que les galets contenus dans la moraine ne proviennent pas de la haute vallée de l’Isère.
Il n’y a là aucun galet de quartzite, de calcaire métamorphique, de dolomie, de roche verte. Pourtant toutes ces roches affleurent largement au-delà de Montvalezan et de Sainte Foy en Tarentaise, vers l’amont.
Il y a seulement des grès gris ou sombres et des conglomérats pour l’essentiel.
On en déduit que cette moraine était celle d’un glacier provenant de la vallée du torrent des Moulins ou bien de la vallée du torrent du Saint Claude.
Sur quoi repose la moraine du Chatelard ?
Sur « un substratum rocheux » appelé encore « le rocher en place » c’est-à-dire sur les roches compactes visibles à faible distance de l’excavation. Ce sont celles qui affleurent en effet au bord de la départementale, au premier virage en descendant vers Planzaput.
En ce point, le substratum rocheux est fait de grès bien observables, non horizontaux mais inclinés de 35 à 40° vers la vallée.