La neige, tombera ? tombera pas ?

Publié par ecombelles.admin le 10 février 201610 février 2016

A l’approche de l’ouverture de la saison de ski, l’inquiétude gagne les stations de sports d’hiver : la neige sera-t-elle au rendez-vous des skieurs ou non ? Pas d’inquiétude, oui, elle est bien tombée en début du mois de janvier !

Pourtant, ce n’est pas la première fois que la neige tarde à arriver. Depuis les années 60, époque durant laquelle démarrait la station de La Rosière, chaque hiver est un peu différent des autres.
Au cours d’un Noël sans neige à La Rosière, on a monté les skieurs en bus jusqu’au col du Petit saint Bernard ! Là, on a tendu un câble, un fil-neige, pour remonter les skieurs sur quelques pentes skiables.
Mais on a connu aussi des fins d’année enneigées à l’outrance, neige et vent fort s’associant pour créer ici et là des congères infranchissables, réapparaissant dès leur dégagement effectué par les fraises à neige.

Ah, enfants nous jubilions dans ces épaisseurs de neige considérables et nous regardions, étonnés, passer des engins de déneigement parfois énormes, à chenilles, dans un bruit assourdissant.
De tels engins ne pénétraient pas dans les villages cependant, chaque habitant devait s’armer d’une pelle pour dégager les abords de la maison, pour se refaire un espace vital. On pellait le matin 40cm de neige … que l’on pellait de nouveau l’après-midi … puis le soir. Les chutes de neige bégayaient !

Aux Ecombelles, notre parking doit être dégagé ainsi, à la pelle. Faire de la place pour deux voire trois voitures peut s’avérer très sportif ! Maintenant cependant les hommes du village manient de petites fraises à neige très efficaces. Jean-Pierre en particulier ne compte pas ses heures pour dégager nos ruelles et notre parking.

Une fois le soleil revenu, du balcon des Ecombelles nous admirons les paysages éclatants, inlassablement, souvent en silence, comme lorsque nous sommes dans un musée devant une toile de maître.

Certains nivologues déclarent qu’une ou plusieurs années sans neige sont en général compensées par des années à forte nivosité, qu’il existe donc une chute de neige moyenne lorsque l’on s’intéresse à plusieurs années consécutives. Cela paraît vrai mais il est tout aussi vrai que nos glaciers perdent régulièrement leur masse de neige et de glace. Les chroniques de mesures établies dans la vallée de Chamonix, sur la Mer de glace par exemple, sont absolument sans équivoque. L’épaisseur de la glace se réduit depuis les années 1880 même si dans les années 1980-1990 les pertes étaient stabilisées. Sous la gare du Montenvers, par exemple, le glacier a perdu 100 m d’épaisseur depuis 1990 ! Ce qui est en cause, ce sont fondamentalement les températures estivales. Louis Reynaud et ses collègues le démontrent bien dans leur petit livre « Les secrets de la mer de glace » (Edition atelier esope Chamonix, juillet 2015), déposé dans la bibliothèque.