La robe de nos vaches
A Montvalezan, on ne croise pas des blondes (d’Aquitaine) ni des rousses (de Salers) ni des blanches (de Charolles) et encore moins des noires (de « l’étranger »), on croise la star des alpages dont la robe est uniformément brun fauve : il s’agit de la vache Tarine dite aussi Tarentaise.
Cette vache dont le lait assure la qualité du Beaufort, possède un maquillage vachement élégant : le museau, les lunettes et les sabots sont noirs de même que l’extrémité des cornes, cornes qu’elle porte en forme de lyre.
On croise aussi la vache Abondance, dont le nom est associé au reblochon. Elle est tout aussi adaptée aux terrains difficiles et pentus et son lait aussi utilisé pour la fabrication du Beaufort.
Sa robe est d’un rouge acajou mais pas uniformément : la tête de la vache, son ventre et sa queue sont blancs. Et ses yeux généralement auréolés d’une pigmentation plus ou moins marron : elle a des lunettes acajou. Ah, la vache !
Tarine et Abondance ne peuvent cependant pas rivaliser avec une autre élégante, qui n’appartient pas aux races locales des massifs mais dont la robe porte des qualificatifs originaux : c’est une vache qui a des racines vikings et qui porte une robe où se mêlent le blanc, le blond et le bringé (une robe à 3B). On dit aussi parfois Caille, Blond et Grège ! Pfuuu ! l’enrichissement du vocabulaire…
Un indice ? Le lait de cette vache possède le plus fort taux de protéines de toutes les races laitières de France. Oh, la vache !
Un second indice ? Les AOP Livarot, Pont L’Evèque, Neufchatel ainsi que Camembert, lui doivent leur renommée.
Vous avez deviné bien entendu, il s’agit de la vache normande.
Ces superbes robes mériteraient de défiler à la fashion week des pâturages… manifestation qui reste à créer, même si l’on oublie que toutes ces robes sont supportées par un cuir dur et très résistant… une peau de vache !
Curieusement, c’est lorsqu’elle qualifie certains individus du genre humain que cette expression se révèle explicite.